Les plantes

de la graine à la tasse

Portraits de familles

Dans la soixantaine de plantes cultivées, il y a une famille qui revient souvent, très présente chez les plantes médicinales et aromatiques : les Lamiacées. C’est la famille des Menthes, des Basilics, du Thym, du Romarin, des Mélisses, du Lierre terrestre, de la Lavande, de l’Agastache, des Sauges… Ces plantes contiennent des huiles essentielles, et sont très appréciées en cuisine pour leurs caractères aromatiques très prononcés. Très présentes dans nos contrées et dans notre pharmacopée, on les utilise depuis des millénaires pour leurs différentes propriétés. Une bonne partie d’entre elles possèdent des vertus digestives, en agissant de différentes manières selon les espèces. Comme la classique infusion de Menthe, qui facilite la digestion après un bon repas!  Les Astéracées (Camomille matricaire, Camomille romaine, Stévia, Achillée millefeuille..) et les Apiacées (Aneth, Anis, Coriandre, Fenouil, Angélique..) ont aussi une belle place au jardin. En se baladant dans les mandalas et les différents parterres, on peut rencontrer environ 80 espèces de plantes, appartenant à 16 familles différentes. Une trentaine sont cultivées pour être récoltées et transformées. D’autres sont en test de culture à différents endroits du jardin (variétés de Menthes et de Basilics,  Stévia…). Et il y a celles  cultivées pour le plaisir des yeux et des butineurs (Echinacée, Calendula..) ou encore celles que j’utilise pour faire des soins préventifs ou curatif du jardin (Tanaisie, Consoude…).

Cultiver

Je produis la plupart de mes plants à partir de mes propres semences ou en réalisant mes boutures.  Je privilégie le semis pour puiser dans la riche diversité du patrimoine génétique. Années après années, les plantes sont ainsi bien adaptées et développent des arômes propres à notre terroir. Je travaille tant que possible en respectant les rythmes lunaires, et en m’inspirant de l’agriculture biodynamqiue et de la permaculture. Les surfaces cultivées sont paillées avec du miscanthus. Cela permet de protéger les sols, de limiter l’évaporation de l’eau, et de limiter l’enherbement. J’interviens le moins possible, en privilégiant les soins préventifs à base des plantes issues de mon terrain. Je travaille exclusivement à la main. Mes meilleurs amis sont la grelinette, la campagnole, la faucille et le couteau désherbeur!

Récolter

Les récoltes s’échelonnent de fin mars à fin octobre, toujours par temps sec. L’idéal étant de cueillir après quelques jours sans pluie pour un séchage de qualité. Les plantes aromatiques ont particulièrement besoin de soleil pour concentrer leurs arômes. La période de cueillette est la plus dense de l’année. Il faut observer quotidiennement l’évolution de tout ce beau monde, pour cueillir au bon moment. Je  jongle avec la météo, et avec la place disponible au séchoir! Les fleurs se cueillent tous les jours, les feuilles se cueillent au fur et à mesure ou avec une grosse cueillette d’un coup, selon les plantes et d’autres critères spécifiques. Les racines et les rhizomes eux  se récoltent généralement à l’automne. Les haies qui entourent mon champ et les espèces qui y poussent spontanément me permettent de faire la plupart des cueillettes sauvages sur mon site. Je vais en cueillir certaines  à l’extérieur, le plus proche possible de mon lieu de culture et dans des endroits préservés.

Sécher

Je monde toujours mes plantes avant séchage (tri où seules les fleurs et les feuilles sont conservées) pour un résultat optimal et limiter la manipulation des plantes une fois sèches. Le séchoir, c’est sans doute l’outil le plus important! Les plantes sèchent dans le noir complet, sur des claies en bois recouvertes de tissu alimentaire. La pièce a une ventilation passive et la température et l’hydrométrie  sont attentivement contrôlées. Idéalement, la température se situe entre 20 et 25° et l’hydrométrie entre 30 et 45. Le séchage varie entre 24h et 7 jours selon les plantes. Une fois bien sèches, les plantes sont conditionnées dans des sachets en papier et stockées dans des fûts. Les matières utilisées ont été sélectionnées avec soin (OSB sans formaldéhyde, bois non traité, murs en argile, chaux et perlite..) , pour un endroit sain et qui répond à des conditions sanitaires optimales.

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Composer

Une fois les plantes séchées, c’est parti pour la composition! Les feuilles et les fleurs sont entières, pour un résultat esthétique et pour préserver tous leurs arômes et leurs bienfaits. C’est la partie du métier la plus créative, où chaque producteur exprime sa personnalité à travers ses choix de transformation et de ses assemblages. Pour les tisanes, la législation actuelle ne permet pas de mentionner les bienfaits des plantes. Mes mélanges sont étudiés avant tout pour le plaisir gustatif. Ma grande exigence quant à la qualité de ma production permet de joindre l’utile à l’agréable! Etre paysan-herboriste c’est aussi bien connaitre les usages traditionnels des plantes que je cultive et utilise. Cela passe par une cohérence dans la constitution de chacune de mes compositions. Apprécier le goût d’une tisane c’est déjà se faire du bien! Dans la tasse comme dans l’assiette, mes gammes explorent des saveurs locales et des saveurs plus exotiques.